Histoire de l’ostéopathie
L’ostéopathie fut fondée à la fin du XIXe siècle par le médecin et chirurgien Andrew Taylor Still à Kirksville, dans le Missouri. Fils de chirurgien, Still a découvert très tôt que pour atteindre le meilleur niveau de santé, toutes les parties du corps devaient fonctionner en harmonie. Son objectif était de garantir le meilleur niveau de santé du corps en recourant le moins possible à la chirurgie et à la médecine conventionnelle, étant influencé en partie par le fait que les traitements médicaux de l’époque étaient souvent inefficaces, voire dangereux dans certains cas.
Au fil du temps, après avoir traité des patients atteints de nombreuses maladies, de la dysenterie à la sciatique, en passant l’arthrite, avec des résultats variables, sa réputation a grandi en tant que praticien efficace. Des patients originaires des quatre coins de l’Amérique ont afflué à Kirksville pour se faire soigner. Rapidement, la demande fut tellement grande que des dispensaires furent construits et le réseau ferroviaire, modifié, pour prendre en charge la multitude de patients à la recherche d’un traitement.
En 1892, Still a formé les premiers 22 étudiants en ostéopathie à l’American School of Osteopathy (connue à présent sous le nom de Kirksville College of Osteopathic Medicine). La première vague d’étudiants et d’étudiantes (preuve des valeurs profondément libérales de Still) ont suivi une formation de 2 ans, où ils ont bénéficié de cours approfondis en physiologie et en anatomie. Il a reconnu à ses étudiants de pleins droits d’exercice et leur a conféré, à l’obtention de leur diplôme, le titre de docteur en ostéopathie (D.O.).
L’un des premiers étudiants de Still fut J. Martin Littlejohn, qui revint en Grande Bretagne avec sa famille en 1913, où il contribua à la fondation de la British School of Osteopathy (la plus ancienne et la plus grande école d’ostéopathie en Europe) et le Journal of Osteopathy en 1917. Ses efforts ont contribué à la création de fondations d’ostéopathie partout en Europe.
Chris Ruddick et Tina Wissmann ont tous deux obtenu leur diplôme à la British School of Osteopathy de Londres.
Les principes de l’ostéopathie
Là où il y a de la vie, il y a du mouvement. L’ostéopathie est consciente de la signification du moindre mouvement au sein des tissus et des cellules du corps humain, et applique cette connaissance dans sa forme unique de traitement médical. En d’autres termes, lorsque les mouvements du corps sont équilibrés, ce dernier est en bonne santé.
Lorsque ces mouvements sont perturbés, la santé s’en trouve affectée et un trouble peut apparaître. C’est le sens du touché extrêmement développé de l’ostéopathe (la palpation) qui lui permet de palper les mouvements, et, à travers ses mains formées à cet effet, de recourir à un traitement par manipulation. Ce type de traitement peut pallier les troubles du mouvement et améliorer la vitalité et les fonctions du patient.
Si l’ostéopathie recourt à la pratique d’une médecine manuelle, elle ne consiste pas simplement en une série de techniques. Elle repose sur une philosophie et une science basée sur l’application de principes rationnels. Fondée initialement à la fin du XIXe siècle par le Dr Andrew Taylor Still, la philosophie et le savoir de la discipline reposent sur les quatre principes suivants :
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La structure et les fonctions du corps sont interdépendantes.
De la plus petits cellule au plus grand os, toute l’anatomie du corps humain est vivante et en mouvement constant, dynamique et rythmique. Le sang circule, le système lymphatique draine et le liquide céphalo-rachidien fluctue. Le cœur bat et la cage thoracique se dilate et se contracte à chaque inspiration. Chacun des organes bouge doucement tandis qu’il fonctionne. Chaque structure a sa propre activité rythmique inhérente. C’est cette anatomie qui vit que les ostéopathes palpent avec leurs mains. En cas de dysfonctionnement de ces mouvements, les tissus ne fonctionnent pas de la manière attendue. En conséquence de ces mouvements altérés, des symptômes apparaissent et peuvent donner naissance à une maladie.
Le Dr Still a décrit le corps humain comme une machine. Il comporte plusieurs parties interdépendantes qui doivent être en bonne position et bouger correctement pour fonctionner de façon optimale. Par exemple, le fait d’inspirer profondément peut être difficile si les côtes, le diaphragme ou des sections de la colonne vertébrale ne bougent pas comme il faut. Lorsque la respiration est affectée, le drainage lymphatique (nécessaire à l’élimination de toute congestion ou inflammation) est également affecté. Ce dysfonctionnement peut entraîner l’apparition d’infections respiratoires.
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Le corps est une seule et même unité dynamique de fonctionnement.
Le corps comporte plusieurs systèmes unificateurs. Le système circulatoire approvisionne en sang chaque cellule des tissus et des organes du corps humain. Le système nerveux relie et intègre toutes les fonctions du corps humain. Un troisième système unificateur consiste en une matrice de tissus conjonctifs appelés « fascias ». Les fascias forment une membrane continue de tissu vivant qui relie le corps de l’arrière à l’avant, et de la tête aux pieds. Elles entourent chaque muscle, chaque organe, chaque nerf et chaque vaisseau sanguin. L’une des fonctions principales de ce système des fascias est de soutenir et de lubrifier. Ainsi, le système circulatoire, le système nerveux et les fascias contribuent ensemble à organiser le corps en une unité globale. Aucune partie du corps n’est indépendante des autres.
La compréhension de ce concept d’unité fonctionnelle permet aux ostéopathes de diagnostiquer et de traiter leurs patients en tant qu’unités fonctionnelles. Ceci explique pourquoi un ostéopathe peut traiter une zone relativement éloignée de la zone douloureuse.
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Le corps dispose de mécanismes d’autorégulation et d’autoguérison.
Le corps humain cherche toujours à maintenir un état de fonctionnement équilibré. Par exemple, la pression artérielle, la glycémie et le rythme cardiaque sont activement maintenus à des valeurs constantes. En cas de déchirement des tissus, un médecin peut nettoyer la plaie et la recoudre, mais la cicatrisation se produit grâce à l’action de forces et de processus inhérents au corps humain.
Le Dr Still a déclaré que « Tous les remèdes nécessaires pour garantir un état de santé existent au sein du corps humain ». Il a compris qu’au sein des tissus, il régnait une sagesse inhérente, une force réparatrice toute puissante et une forme d’intelligence au sein de chaque cellule qui veillaient à maintenir le corps dans un état de santé. En cas de dysfonctionnement, cette force réparatrice agit pour restaurer l’équilibre fonctionnel et une harmonie. Parfois, les forces auto-réparatrices du corps sont altérées ou compromises par une maladie ou un déséquilibre structurel. L’ostéopathe est formé pour améliorer l’équilibre structurel afin d’aider le corps à guérir plus rapidement.
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Un traitement rationnel repose sur l’application de ces principes.
Le traitement ostéopathique applique ces principes à travers une connaissance rationnelle et approfondie de l’anatomie et de la physiologie du corps humain. Un traitement ostéopathique recourt généralement à la manipulation pour restaurer la liberté structurelle des tissus, améliorer la circulation des liquides dans le corps et mettre en place le cadre optimal pour que le processus de guérison suive son cours.